Que c'est joli à Dali
Dali, du 28 février au 02 mars
Ce matin nous nous réveillons tôt. N’ayant pas réussi, à prendre des billets pour un train de nuit (faute de places libres), nous devons faire le trajet de jour. Le départ est prévu à 8h23.
Nous nous rendons jusqu’à la gare à pieds. Notre hôtel ne se trouve vraiment pas loin de là.
Première difficulté, comprendre d’où se fait le départ. Tout est indiqué en chinois ! Heureusement que les chiffres sont les mêmes que chez nous. Ainsi nous repérons le numéro de notre train et en déduisons le quai.
Avant d’embarquer, nous patientons dans une très grande salle d’attente. Il y a beaucoup de monde, c’est très populaire. Nous observons les gens avec attention. Ce qui attire notre regard, ce sont les sacs pleins de nourriture que chacun transporte en plus de ses bagages. Le voyage ne va durer que quelques heures mais nous avons l’impression qu’ils ont pris à manger pour 1 mois :).
Environ 45 minutes avant le départ, une file énorme se dresse devant la porte en verre qui donne accès au quai. Nous ne comprenons pas pourquoi une telle euphorie. Les places sont numérotées alors en théorie pas de quoi s’inquiéter pour son siège.
Les portes s’ouvrent et c’est parti. Nous sommes les seuls touristes de la file et c’est un peu perdus dans cette masse de gens que nous nous laissons transporter vers le quai où nous découvrons notre train d’une longueur interminable.
Malgré tout ce monde, aucun débordement à déclarer. Tout est parfaitement bien organisé. Plusieurs agents sont là pour contrôler et diriger les passagers.
En arrivant à notre voiture, une dame, peu souriante, dans un uniforme impeccable, vérifie une fois de plus nos billets. Nous sommes parmi les derniers à embarquer. En seulement une quinzaine de minutes tout est réglé. Quelle efficacité !
Nous avons acheté des places assises. En arrivant dans le train, à notre grande surprise, on découvre un wagon couchette !?!? En fait, les places assises se trouvent sur les deux couchettes du bas. Chacune d’elle, est prévue pour accueillir 4 personnes. En gros, on est soit sur la gauche soit sur la droite. La numérotation s’arrête là :).
C’est à ce moment que l’on comprend pourquoi tout le monde se précipite pour entrer en premier dans le wagon. Tout simplement pour avoir les places près des fenêtres où il est possible de s’appuyer pour somnoler… On le saura pour la prochaine fois.
Autre particularité, que nous avions déjà observée sur les écrans à l’achat des billets : il existe des places … debout ! Du coup, en théorie, le train n’est jamais plein. Lorsqu’il n’y a plus de places assises, on commence à vendre des places debout. On ne peut qu’imaginer le carnage pendant les périodes de fêtes … Petit lot de consolation pour ceux qui ont ce type de places, ils peuvent tout de même s’assoir sur les strapontins dans le couloir du wagon. C’est également pour cette raison que c’est un peu la course à l’ouverture des portes d’embarquement.
Dans notre compartiment, une mamie, qui d’ailleurs parle assez bien l’anglais, a justement une place debout. En se serrant sur la banquette, on arrive à lui faire une place. Les autres personnes sont deux étudiants, un couple et un jeune homme qui a fait des études de marketing au Royaume Uni, du coup, il parle très bien anglais.
Quelle formidable aventure. Nous avons eu un excellent échange avec les gens de notre compartiment. Ils nous ont même offert un peu de leur nourriture. Grâce aux deux personnes qui parlaient anglais nous avons pu réellement discuter et non pas seulement se contenter d’un « hello » et d’un « what is your name » :). Voyage inoubliable.
Dans cette ambiance, les 7 heures de trajet sont finalement vite avalées.
En sortant de la gare, nous prenons un bus local. Il nous faudra 45 bonnes minutes pour rejoindre la vieille ville. Dans le bus, nous nous faisons aider par des étudiants pour repérer l’arrêt mais surtout pour nous orienter une fois dans l’enceinte de la vielle ville.
Pas facile de distinguer les hôtels dans ce pays ! Tout est écrit en chinois … Malgré tout, en demandant aux locaux « binguan ? » (hôtel), nous arrivons à dégotter une superbe chambre. Spacieuse, propre, confortable et au calme. Nous avons du mal à croire que tous ces critères pouvaient être réunis surtout pour un prix aussi bas : 60 yuans par nuit (environ 7€). En prime, nous avons même un matelas chauffant :)
Les affaires déposées, nous allons nous promener en ville et goûtons à de délicieux raviolis dans un tout petit restaurant. A peine 3 tables :).
Nous continuons la balade dans les rues bien animées de la ville jusqu’à la porte sud qui vient de s’éclairer.
En chemin, on tombe sur une session de danse collective comme il y en a beaucoup en Chine. C’est drôle de les voir se trémousser sur la place publique :). Sandie a souhaité s’essayer et je dois dire que c’était plutôt réussi car pas évident à prendre le rythme.
Le lendemain, après une excellente nuit nous partons à la visite, un peu plus en profondeur, de la ville. Mais avant de commencer, rien de tel qu’une bonne galette bien consistante au miel. Nous en profitons également pour racheter une ceinture à Sandie. La sienne a rendu l’âme il y a quelques jours. Nous en trouvons une chez un papi pour 15 yuans. Ce sera un modèle communiste ! :).
Les rues sont toujours aussi animées grâce notamment aux vendeurs de rue.
On ne se lasse pas de ces bâtiments typiques joliment décorés aux pieds desquels poussent de très jolis arbres bien fleuris. D’ailleurs, les chinois en raffolent.
C’est un peu l’image de la Chine antique que l’on se faisait. De plus, ici, les maisons sont d’origine ce qui est loin d’être le cas dans le reste du pays. Les chinois ont la mauvaise tendance à détruire du vrai vieux pour reconstruire du faux vieux :(.
Dans une des petites rues de la ville, nous tombons sur une fascinante église. Nous n’en avions jamais vu des comme ça ! A l’intérieur, des représentations de Jésus bien sûr mais avec une particularité notable. Sur certains tableaux, il est bridé :).
Plus tard, nous passons par un marché où nous achetons quelques tomates-cerise. Quoi de mieux que du fromage pour les accompagner. Mais c’est compliqué d’en trouver ici. Nous tombons tout de même sur une mamie qui vend « quelque chose » qui ressemble fortement à une brique de fromage de chèvre. Evidemment lorsqu’on lui demande ce que c’est, on ne comprend rien à sa réponse. Allez, on prend le risque, on verra bien ce que c’est.
Bon, nous avons joué, nous avons perdu :). Ce n’était absolument pas du fromage mais une espèce de tofu d’environ 150 ans d’âge, vraiment pas bon. Tant pis, il nous reste quand même les tomates :).
Nous finissons notre balade par une rue bien sympa où se trouvent plusieurs bars et restaurants. La rivière qui coule en plein milieu lui donne beaucoup de charme.
Pour diner, nous tentons une soupe à base de pâtes fraiches préparées à la main devant nous. Miam miam ! C’est tellement copieux que nous avons du mal à finir.
En sortant du restaurant, on s’arrête devant une échoppe où il y a toujours la queue. Une fille est assise sur une petite chaise et fait cuire, sur une sorte de mini BBQ, des crêpes que sa copine vient de badigeonner avec quelque chose qui nous semble sucré. Nous sommes intrigués alors nous en achetons une.
Comme à mon habitude, avant de manger quoi que ce soit, je sens. Là, je regarde Sandie et lui dit : « Mais ça sent le fromage ! » et pour cause, c’est bien du fromage que la fille fait chauffer au BBQ puis enroule sur un bâton. A l’intérieur c’est une sorte de confiture mais impossible de savoir à quoi. Fans tous les deux du mélange sucré salé, nous sommes ravis. C’est là que nous aurions dû venir lorsque nous cherchions du fromage pour accompagner nos tomates :).
Aujourd’hui, c’est notre dernier jour à Dali et nous avons décidé d’aller randonner sur la montagne Cangshan.
L’entrée qui coûte 30 yuans par personne se trouve à environ 20-30 minutes à pieds de la ville. Le billet inclut la visite de tous les temples et autres lieux comme des caves par exemple.
Pour arriver au début de la balade, nous traversons un marché. Nous en avons vu des dizaines lors de notre voyage mais celui-ci a réussi à nous étonner. On y a découvert des plantes et des racines médicinales, des carapaces de tortues, des bêtes séchées mais également des dentistes … oui, oui. Il y en a un peu partout et ils pratiquent directement dans la rue. Leur fraise est alimentée par une petite batterie portable. Incroyable :).
Nous partons à 2000m d’altitude et nous nous retrouvons à 2600m une heure plus tard après avoir gravi des centaines de marches. Là-haut, nous arrivons sur un chemin pavé d’environ 12km de long. Il relie le temple Zonghe au temple Gantong.
N’ayant pas le temps de faire l’intégralité de la promenade, nous allons visiter le temple Zonghe. Le chemin est plus intéressant que le temple en lui-même. Il est parfaitement bien aménagé et offre de très jolis panoramas sur la ville et l’immense lac Erhai.
Tout le long de la balade, plusieurs panneaux signalent l’interdiction de faire du feu. A l’entrée des temples, un contrôle de sécurité confisque tout briquet. Quelle vigilance ! :)
Nous repartons ensuite de l’autre côté. Là, le chemin est encore plus impressionnant, nous avançons à flanc de montagne. D’habitude, on n’aime pas trop les sentiers trop aménagés qui cassent le côté nature de la balade mais là, c’est diffèrent. Le chemin en pierre donne un style ancien et se fond parfaitement dans le décor.
Après deux bonnes heures de marche, nous décidons de descendre. Nous aurons mis environ 4 heures pour faire l’aller-retour.
Pour ceux qui ne marchent pas trop, comme les chinois ;), trois remontées mécaniques sont disponibles. La première se trouve au Gantong Temple, une seconde au milieu du chemin, elle va jusqu’au « Horse Washing Pond » à 3920m d’altitude et la dernière, part non loin du Zhongue Temple.
En revenant dans les rues de la vielle ville, un jeune homme nous demande gentiment s’il peut se faire prendre en photo avec nous. Oui, les chinois sont très amusés de voir des occidentaux.
Nous acceptons bien évidemment. Mais à peine la photo prise, plein d’autres chinois courent vers nous et nous demandent également de poser à leurs côtés. Nous sommes très flattés et acceptons volontiers. Sur certains clichés, nous devions être au moins 20 personnes, de groupes différents, devant l’objectif ! Bien amusant :).
Pour notre prochaine destination, n’ayant pas envie de revivre l’expérience des trains pleins nous tentons d’acheter nos billets dans une agence officielle juste à l’extérieur de la vielle ville. Arrivés là, il n’y a personne au guichet. Une fille arrive et nous explique que c’est elle qui est en charge de vendre les billets mais elle s’est retrouvée à la porte. :) La clé est restée à l’intérieur !
Ayant retenu la technique du serrurier qui m’avait dépanné, il y a quelques années, je leurs propose l’idée. Un des chinois trouve l’ustensile adéquat et réussit à ouvrir la porte. La fille retrouve son poste :).
Finalement, nous n’achetons pas de billets car il y a suffisamment de places disponibles (plus de 600) pour les acheter directement le lendemain à la gare. De plus, il faut payer une commission de 5 yuans par billet.
Voilà une belle étape qui se termine. La vielle ville de Dali est absolument inratable si on passe dans la province du Yunnan. Flâner dans ses ruelles est un vrai bonheur. De plus, la proximité de la montagne donne encore plus de charme à ce petit coin d’authenticité.
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