Dans le Far Est

Missions Jésuites, le 8 et 9 juillet

Ouf, nous avons eu le bus de nuit pour Santa Cruz et allons enfin quitter ce terminal infernal de Cochabamba. C’est le dernier bus de la journée et nous n’avons pas le choix de la classe. Ce sera la version luxe avec des larges sièges super inclinables.

Le trajet ne fut pas de tout repos. Un peu plus d’une heure après notre départ, le bus s’arrête et ne redémarre pas, on pense d’abord à une pause pipi mais au bout de 20 minutes toujours pas repartis. Dix minutes plus tard, un gars sort sa tête et baragouine quelque chose de type : « Il n’y a plus d’air dans la pompe ». On se dit OK mais nous on veut repartir … Bref, le bus est en panne ! Nous devons attendre l’arrivée d’un bus de remplacement. Une heure plus tard, il arrive. On décharge les bagages pour les mettre dans le nouveau et tout le monde embarque. Nous voilà repartis ! :)

Avec cette péripétie, nous arrivons à Santa Cruz avec environ une heure de retard. Fini la montagne, nous sommes à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer. Il fait tout de suite plus chaud et plus humide. On sent l’Amazonie se rapprocher.

Nous trouvons un hôtel bien sympa (Le Marabu) mais avec beaucoup de difficultés. En effet nous sommes en pleine période de vacances scolaires et la ville est bondée.

Nous sommes venus à Santa Cruz pour deux raisons : visiter les petits villages de l’Est du pays par lesquels sont passées les missions Jésuites et partir à la découverte du parc Amboro tout près de l’Amazonie. Pour parcourir le parc, il est vivement conseillé de passer par une agence. Nous nous mettons donc à la recherche de la meilleure d’entre elles. Manque de chance, nous sommes dimanche et tout ou presque est fermé :(. Aussi, et pour ne pas perdre plus de temps nous décidons d’inverser l’ordre des visites. Nous commencerons par les petits villages puis en repassant par Santa Cruz, nous réserverons notre trek dans la jungle.

Il faut savoir que pour visiter l’intégralité des villages (6-7 villages et plus de 1000Km en tout) pas moins de 4-5 jours sont nécessaires. Ne pouvant pas passer autant de temps dans cette partie du pays nous décidons de nous rendre dans 3 d’entre eux. Nous nous mettons donc à la recherche d’informations pour atteindre le premier des villages, San José de Chiquitos.

Plusieurs compagnies de bus desservent cette région. En réalité, les bus ont pour destination finale, le Brésil. Certains villages étant sur le chemin, le bus y fait une halte.

Depuis que la route est goudronnée « seulement » 4 heures sont nécessaires pour atteindre San José. Il n’y a pas de bus tôt le matin, le premier part vers 10-11h ce qui signifie une arrivée dans l’après-midi au village. Nous arrivons donc vers 15h à destination. Nous trouvons rapidement un hôtel très sommaire et partons nous balader.

Durant les quelques heures de trajet depuis Santa Cruz, nous avons l’impression d’avoir fait un bond de plusieurs dizaines d’années en arrière. Le village semble s’être arrêté dans le temps. Très authentique, il est assez agréable de s’y promener, de visiter sa grande place et sa magnifique église quasi toute en bois. Il y a également un musée sur le thème des missions Jésuites. Avec notre chance légendaire, nous tombons sur le seul jour où le musée est fermé (le lundi) :(. Nous pouvons néanmoins nous balader dans l’enceinte de l’édifice et d’observer les fresques découvertes.

Le lendemain, nous prévoyons de faire un aller/retour jusqu’à deux autres villages. Le premier s’appelle Roboré (à 2 heures de San José) et le second Santiago de Chiquitos (à 40 minutes de Roboré). En recherchant le moyen de se rendre à Roboré, nous comprenons que ça ne va pas être si simple. A priori, il y aurait un départ à 8h00. Nous décidons donc d’arriver un peu plus tôt (7h30) pour prendre les places.

A 7h30, nous sommes devant le bureau que l’on nous a indiqué la veille. Il n’y a personne. On patiente. A 7h45 toujours rien, à 8h00 pas mieux. On va au bureau d’à côté (autre compagnie) et il y a bien des départs pour Roboré, 3 par jour, mais le premier est à 9h00 … Il faut attendre. Vers 8h45 le premier bureau ouvre ! On décide d’aller voir. On demande s’il y a bien un départ à 8h00 et on nous répond que oui mais pas aujourd’hui car … le bus n’est pas venu ! C’est ça aussi la Bolivie :). Bref on retourne à l’autre agence et prenons nos places (30Bs par personne dans un seul sens).

Par une route très belle et agréable, nous arrivons au terminal de Roboré vers 10h30 et nous nous renseignons pour le trajet retour. La dernière voiture pour San José part à 17h00. Les places étant limitées, nous les achetons dans la foulée.

Il faut maintenant qu’on se rende à Santiago. A priori, il y aurait un bus qui passe par le terminal mais qui part à 11h00 depuis la place principale qui, elle, se trouverait à 15 minutes du terminal. Pour être certain d’avoir des places, on nous conseille de nous rendre au départ du bus.

Il est 10h40, on se met donc en route vers la place du village. Il est maintenant 11h00 et toujours pas de place en vue … on commence à se poser des questions. On s’arrête et interroge quelqu’un pour confirmer notre direction.

Comme par hasard, juste en face de nous le fameux bus déboule. Sans tarder, on grimpe dedans. Plus tard dans la journée, on apprendra qu’en réalité la place se trouve à 45 minutes du terminal :), c’est ça aussi la Bolivie.

Bref, il est midi et nous arrivons enfin à Santiago. Le village est plus petit que San José et semble être désert. La place principale est très jolie et donne sur l’église.

En faisant le tour du village, nous nous renseignons sur les bus retour pour Roboré. A priori, il y en aurait toutes les heures. Au plus tard, il faut qu’on prenne le bus de 16h00.

Nous déjeunons rapidement et sortons du restaurant un peu avant 13h00. Sur la place du village, le bus en direction de Roboré arrive. Nous décidons donc de confirmer auprès de lui qu’il y a bien un autre bus à 16h00. Et là, c’est le drame, le chauffeur nous indique que son bus est le dernier de la journée …

Nous avons donc deux possibilités, soit on monte dans son bus et on repart sans quasi rien voir, soit on reste dans le village en se disant qu’on va bien s’en sortir autrement  :). On a pris la seconde option.

A partir de maintenant, nous avons 4 heures pour visiter les environs et retourner à Roboré pour prendre la voiture à 17h00, direction San José.

Dans le temps imparti, le plus accessible est le mirador qui permet d’avoir une vue plongeante sur la forêt qui entoure les environs de Santiago. A priori, la balade peut être faite en 3h00. Sans perdre de temps, nous nous mettons en marche.

Au bout de 45 minutes de marche, nous ne sommes toujours pas arrivés aux pieds du mirador. Nous commençons à nous demander si nous aurons suffisamment de temps pour faire l’aller/retour. Mais c’était sans compter sur notre bonne étoile. Une voiture passe sur le chemin et propose de nous avancer (on devait vraiment faire pitié :)). Une telle proposition ne se refuse pas ! On grimpe vite sans réfléchir.

Dans la voiture, un couple et deux enfants. La famille est en vacances dans la région. En discutant, on apprend qu’après la balade, ils rentrent à Roboré ! Sans qu’on leur raconte nos misères, ils proposent de nous y déposer. C’était inespéré. On accepte bien évidemment.

En quelques minutes, nous arrivons au mirador et on commence à grimper. Le chemin n’est pas très compliqué et se fait assez bien. Les parents s’arrêtent au premier mirador et avec les deux garçons, nous montons au grand.

En redescendant, nous en profitons pour prendre la famille en photo.

Nos sauveurs nous déposent comme convenu au centre de Roboré. Il n’est pas encore 16h00, nous en profitons pour flâner un peu dans ce très joli village et faisons une dernière photo avec la famille.

Nous arrivons au terminal un peu avant 17h00, juste à temps pour prendre la voiture et retourner à San José. Le lendemain, nous avons prévu de retourner à Santa Cruz

Comme vous l’aurez compris, sans sa propre voiture, visiter ces petits villages très sympathiques s’avère assez compliqué et parfois galère. D’autres villages (plus au nord) sont encore plus inaccessibles. La partie que nous avons visitée est en fait la plus facile à faire :).

Nous en sommes repartis un peu frustrés car en réalité, il y a des dizaines de choses à faire à Santiago et ses environs. Mais par manque de temps et de moyens de transports, la marge de manœuvre est très restreinte. Malgré tout, nous avons étés ravis de visiter cette partie du pays qui tranche vraiment avec le reste.